Marathon de Chicago
Lieu: Chicago
Distance: 42,195 Km soit 26,385 Miles
Objectif: 3h15
La course aux émotions
- Stress, impatience et attente
Après des mois de préparation j'y suis!!
Chicago et ses grattes ciels, son métro aérien, le lac Michigan et un soleil estival inespéré.
Le temps est superbe et peu courant pour l'époque, il fait 30° en journée.
Déjà 2 jours que nous arpentons la ville en long en large et en travers avec avidité.
Le dépaysement est total et on oublie vite le train train quotidien...
J'ai quand même hâte de me lancer sur le Chicago's Marathon.
Nous sommes 45000 inscrits, une très grosse organisation est déployée pour accueillir tout ce petit monde qui vient des 4 coins du globe (180 nations représentées).
Mais chacun sait rapidement où il doit aller.
Je pars dans le corral B (temps inférieur à 3h30).
La ligne de départ n'est pas si loin et je me réjouis de ne pas partir de derrière!!
Il fait déjà chaud, pourtant l'heure est matinale puisque le départ est prévu pour 7h30.
Le stress commence à monter.
L'hymne américain résonne.
Ils sont nombreux à le chanter la main sur le cœur.
7h30 c'est parti!
- Délivrance, euphorie et chair de poule!
Je mettrai à peine 2' à passer la ligne.
Enfin je peux courir, c'est une vraie délivrance après tant de préparation et tant d'attente.
Sitôt arrivé dans les rues de Chicago, nous commençons par le Loop (quartier des affaires), les spectateurs sont d'un enthousiasme que je n'est encore jamais rencontré en tant que coureur à pied.
Je saisis mieux ce que doivent ressentir les coureurs du tour de France dans la montée de l'Alpe d'huez!!
Ils sont déchaînés, ils hurlent à tue tête "you can do it" "go on"...
J'en ai la chair de poule mais ce n'est pas le moment de se laisser emporter.
Surtout rester concentré sur son allure.
4'40 au Km / 7'30 au mile
Le premier mile est avalé à 7'28. Impeccable!
C'est quand même très difficile de se réguler tant le flux de coureur est important.
On double, on se fait doubler...
Je suis pile entre les meneurs d'allure pour 3h10 et ceux pour 3h20.
Je me mets très rapidement à transpirer, la température ne fait que monter.
Les ravitaillements sont réguliers, on y trouve de l'eau et du Gatorade.
Au bout de 6km, je passe devant l'hôtel où nous logeons.
Ma femme et ma fille m'encouragent chaleureusement.
Ce sont peut-être les deux seules personnes que je connaisse dans cette foule immense et c'est appréciable de les voir.
- Concentration, détermination et application
Je continue ma course en ne me souciant que de mon allure, je veux atteindre mon objectif de 3h15.
Je passe au 10km en 45'23, un peu en avance sur mes temps mais ce qui est pris n'est plus à prendre!
Après s'être écarté du centre ville pour rejoindre le nord de la ville nous y revenons en traversant les quartiers huppés de Chicago.
De belles maisons à l'américaine jonchent le bas côté, comme à la télé!
Le public est un peu moins présent, enfin tout est relatif...
Au 15km je recroise ma petite famille (1'08'29), je gère toujours ma course.
Les meneurs d'allure des 3h10 sont 200m devant.
Les sensations ne sont pas exceptionnelles mais quand même largement acceptables.
Le semi se profile, le marathon va bientôt vraiment commencer.
La température doit déjà frôler les 25°C et j'ai toujours aussi chaud.
Je m'arrête à chaque ravito et prends mes gels régulièrement pour éviter toute fringale ou déshydratation.
Je passe au semi en 1h37'03, à peine 30" d'avance sur mon tableau de marge.
- Asthénie, abattement et écœurement
Passé la barre fatidique du semi la situation se dégrade rapidement.
Cependant je ne m'affole pas, j'en ai vu d'autre...
Intérieurement je me dis que ça va revenir.
Au 23ème je suis obligé de m'arrêter pour marcher.
Je ne suis vraiment pas bien.
Je vomis.
Je tente de repartir et essaie de garder une allure acceptable.
Mes bonnes résolutions ne tiennent pas longtemps et le temps file.
Je passe au 25 Km en 1h56'04 (7'51 sur le dernier mile).
Une autre course commence, celle de la persévérance.
Malgré mon abattement je continue au maximum de mes capacités du moment…
La température m'écrase littéralement.
Nous arrivons dans Chinatown, les gens sont toujours enthousiastes.
J'ai cependant du mal à le partager, mon marathon a perdu toute sa saveur.
Je ne suis vraiment pas bien, j'alterne marche et course.
Je ne peux plus rien manger, je ne bois plus que de l'eau au ravitaillement.
- Déception et soulagement
La fin du marathon n'est qu'un long calvaire.
Je ne prends aucun plaisir à rallier l'arrivée, la course est devenue une torture.
Un temps j'espère encore passer sous les 3h30 puis je me rend vite à l'évidence.
L'objectif sera seulement de rallier l'arrivée peu importe le chrono.
La foule est déchaînée aux abords de l'arrivée, les spectateurs nous hurlent des « Good Job ».
L'arrivée dans Grand Park est grandiose, elle symbolise la fin de mon calvaire.
C'est un réel soulagement que d'en avoir fini.
J'aurai mis 3h38 au lieu des 3h15 espérée.
Je ne m'attarde pas au ravito d'arrivée.
Je suis rincé et pas loin de tomber dans les pommes.
Je rejoins le métro et file à l'hôtel pour essayer de me retaper un minimum…
Je pense sincèrement que la température élevée m'a joué des tours.
La déception du chrono est vite oubliée.- Plaisir et Découverte
Nous nous concentrons maintenant sur nos vacances, c'est avant tout pour ça que nous sommes venus aux USA.
Du plaisir, du plaisir, du plaisir !!!
Le lendemain nous filons sur Cleveland, puis les Chutes du Niagara, le pays Amish… et retour sur Chicago.
Les vacances passent toujours trop vites surtout quand on en prend plein les mirettes!!
@+ Obéron
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